Des chercheurs kenyans prônent l’agro-écologie pour stimuler la relance après la pandémie

Le Kenya doit encourager les petits exploitants agricoles à adopter des systèmes de production alimentaire basés sur la nature qui garantissent la sécurité alimentaire et la résilience climatique face aux chocs liés à la pandémie de COVID-19, ont déclaré des chercheurs samedi.

Mary Nyasimi, directrice exécutive de l’organisation Inclusive Climate Change Adaptation for a Sustainable Africa, basée à Nairobi, a déclaré que les pratiques agricoles écologiques ont le potentiel de protéger les agriculteurs ruraux des impacts négatifs de la pandémie et des chocs climatiques.

« Il est important d’intégrer l’agro-écologie dans les politiques agricoles, alimentaires, environnementales et de lutte contre le changement climatique existantes afin que, lorsque la mise en oeuvre et les allocations budgétaires sont décidées pour ces politiques, l’agro-écologie puisse également en faire partie », a déclaré Mme Nyasimi.

Mme Nyasimi est co-auteur d’une récente étude commandée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Fondation Biovision et l’Institut de recherche sur l’agriculture biologique, qui a révélé que l’agro-écologie renforçait la sécurité alimentaire, les revenus et la résistance au climat des petits exploitants kenyans.

Intitulée « Le potentiel de l’agro-écologie pour créer des moyens de subsistance et des systèmes alimentaires résistants au climat », l’étude explique que pour lutter contre la pauvreté, la famine et la malnutrition en milieu rural, il est essentiel d’adopter plus largement des pratiques agricoles basées sur la nature.

Mme Nyasimi a déclaré que les petits exploitants agricoles devraient miser sur le fumier composté, l’agroforesterie et la rotation des cultures afin d’améliorer le rendement des cultures, de restaurer la fertilité des sols et de maintenir la santé des écosystèmes vitaux comme les zones humides.

Elle a déclaré que le changement de politique, combiné à la sensibilisation des agriculteurs et des consommateurs, est essentiel pour stimuler l’adoption de l’agro-écologie au niveau des petits exploitants.

« Le Kenya a besoin de solides mouvements de consommateurs pour plaider en faveur des pratiques agro-écologiques », a dit Mme Nyasimi, ajoutant que la demande d’aliments biologiques s’est accrue dans de nombreux pays africains en raison de leurs bienfaits pour la santé.

Frank Eyhorn, PDG de la Fondation Biovision, a déclaré qu’un passage à des pratiques agricoles qui favorisent la conservation des habitats a le potentiel de sortir les petits exploitants kenyans de la pauvreté.

« Les décideurs doivent réorienter leur action vers des approches fondées sur l’agro-écologie et l’agro-biodiversité afin de faire face au changement climatique et de fournir aux agriculteurs des moyens de subsistance économiques et sociaux décents », a déclaré M. Eyhorn.

Le Kenya fait partie des pays africains qui ont développé des politiques solides pour promouvoir l’agro-écologie, les unités décentralisées étant le fer de lance des efforts visant à stimuler son adoption par les petits exploitants agricoles qui produisent plus de 70 % des denrées de base consommées localement.

Source : French China

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